jeudi 8 juillet 2010

Les apprentis destructeurs !

Le 1er juillet dernier, notre ancienne directrice était dans son ex-bureau. Probablement pour accueillir la nouvelle directrice. Usage de bonne manière ou finir le travail ? Les criminels reviennent toujours sur les lieux du crime ! Nous avons voulu faire confiance à Madame Naffah. Au bout de cinq ans, force est de constater que le résultat est catastrophique, les agents démotivés, le service malmené ….
Personne ne sait plus ce que l'on fait et quelles sont nos missions, et cerise sur le gâteau, tout le monde s'occupe de nous, sans s’adresser à nous. A chaque rapport officiel, on nous propose de développer ce qui existe déjà ici. On nous explique doctement qu'il faut réunir l'historien de l'art, le restaurateur et le scientifique autour de l'oeuvre, des fois que nous soyons sots pour ne pas l'avoir mis en pratique depuis des années. Ils donnent l'impression de faire de grandes découvertes et qu'il faut les suivre à Cergy pour voir le miracle se réaliser. Sauf que ce ne sont pas des miracles, mais les méthodes quotidiennes développées par les agents du C2RMF et LRMH. Cette méconnaissance du rôle du LRMH, du C2RMF et de leur apport concret à la connaissance des patrimoines prouve bien que, malgré leurs dires, certains responsables de collections et hauts responsables du ministère se contrefichent bien du travail que nous menons.
Dans sa lettre de mission du 21 juin 2010, le Ministre de la culture encourage le Directeur de l'INP à mettre en place des formations doctorales pour les conservateurs et restaurateurs en concertation avec le ministère de l'enseignement supérieur. Or, en affaiblissant la recherche au sein du C2RMF, le ministère se prive de l'expertise en formation à la recherche, que pourrait apporter le C2RMF dans le domaine de la restauration et de la conservation.
En ayant voulu imposer leur démarche à tous les acteurs du ministère et du CNRS, le service des musées et l'administration du Louvre portent la responsabilité du départ du CNRS. Ils prétendent avoir le soutien des politiques, alors que les arbitrages ne
sont pas tous rendus. Le silence des politiques est lié à la méconnaissance du dossier.
Est-ce de l’ironie que de faire observer que M. Loyrette se présente comme "le principal payeur et le pilote désigné [du chantier des réserves]" dans Libération, trois jours après avoir pleuré misère dans le Monde ?
On sait que le CNRS va fermer l'unité mixte de recherche 171 au 31 décembre 2011 et créer une nouvelle unité de recherche sur le patrimoine à Paris-VI. Avec à sa tête, un Philippe Walter jamais écouté par la direction du service des musées ni celle du directeur du Louvre mais ayant un poids non négligeable au niveau du CNRS et du ministère de la recherche, cette nouvelle unité va vite faire de l'ombre au C2RMF, surtout si ce dernier se retrouve couper du musée du Louvre à Cergy. Il faut qu'ils admettent que, si aucun agent culture ne veut aller à Cergy, leur projet est mort-né. Le MCC aura du mal à convaincre le CNRS d'investir dans les deux structures en parallèles sachant que la tendance actuelle est aux réductions budgétaires. Cette situation ne peut qu'être préjudiciable à la recherche sur le patrimoine
et entrainer un climat malsain plein de méfiance. Par ailleurs, il semble que le projet de Cergy soit retardé de deux ans en ces temps de sacrifices budgétaires. Résultat des courses : un C2RMF fragilisé, un départ du CNRS acté au 31 décembre 2011, une perte de moyens et de spécialistes... Quel gâchis !
Nous devons mettre en place une autre stratégie avec la nouvelle direction. Nous n'avons plus le choix. Nous ne sommes pas au bout de nos peines. La nouvelle directrice du C2RMF n'a pas encore pris son poste mais elle participe, d'ores et déjà, es qualité, au groupe de travail réunissant le MCC, le CNRS, le LRMH et le C2RMF sans oublier Madame Labourdette, le vice recteur de l'université de Cergy, et bien sûr le Louvre. Ce groupe de travail s'est encore réuni hier en toute discrétion.
La décision de déménager, imposée par la directrice du service des musées de France et M. Loyerette, était soutenue par l'ancienne directrice du C2RMF, en serat-il de même avec la nouvelle directrice ?
Dans le climat actuel, un positionnement clair et rapide de sa part s'avère nécessaire. Sitôt connu sa nomination, nous avons demandé une réunion au niveau DGP, cabinet, SMF, le Louvre pour discuter de l'avenir du C2RMF en présence de la nouvelle directrice. Pour préparer cette réunion, les collègues doivent nous donner leurs sentiments sur des questions fondamentales :

- Quels sont nos apports concrets aux politiques de recherche, restauration et conservation du patrimoine ?
- Quelle est notre plus-value pour l'histoire de l'Art et pour le grand public ?
- Quels sont les avantages de la localisation actuelle du C2RMF ?
- Qu'est ce qu'apporte le CNRS à notre travail et à nos expertises ?
- et bien sûr d’autres questions spécifiques à vos métiers…


Pour aller plus loin, cet argumentaire devrait déboucher sur la réalisation d'un manifeste que nous rendrons public pour que les agents du C2RMF présentent leurs visions sur leurs métiers et missions.

CGT-Culture ,C2RMF, le 7 juillet 2010

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